Comprendre la physiologie de l'allaitement...

Pourquoi cette impression de "seins vides" vers les 3 mois de bébé ?

"Mon bébé a 3, 4 mois, j'ai l'impression de ne plus avoir de lait ! Est-ce normal ? Je m'inquiète !" C'est l'expérience que font beaucoup de mamans, ce cap correspond à une évolution physiologique de la production lactée. Comprendre comment fonctionne l'allaitement est essentiel pour rester sereine : je vous dis tout dans cet article !

1. Production endocrine vs. autocrine

La production du lait est gérée à la fois par les hormones (production endocrine) et par la vidange du sein (production autocrine). Cette “double” mécanique permet une production optimale de lait maternel !

Les deux hormones clefs de l'allaitement

1. L’ocytocine : hormone de l’amour

Au-delà de jouer un rôle clef dans l’accouchement, elle permet la contraction des canaux lactifères et la libération du lait. Sa sécrétion est essentiellement déclenchée par le toucher du mamelon : la succion mais aussi une simple caresse peut déclencher le réflexe d’éjection. Certaines femmes peuvent observer un réflexe d’éjection simplement en pensant à leur bébé ou en entendant un bébé pleurer ! 

2. La prolactine : hormone du maternage

Son taux augmente dans le sang pendant la grossesse jusqu’à un maximum atteint au moment de la naissance. La succion du bébé stimule ensuite la production de prolactine, qui active la production du lait.

Un petit mot sur l'adrénaline...

L’adrénaline, c'est l'hormone du stress. Elle inhibe la sécrétion d’ocytocine. Donc en cas d’un gros choc émotionnel, le réflexe d’éjection peut être totalement inhibé jusqu’à ce que l’adrénaline soit éliminée par l’organisme. Cela signifie aussi qu’un environnement anxiogène est défavorable au bon fonctionnement de l’allaitement (coucou les visites inutiles à la maternité !!).

Petite anecdote personnelle pour illustrer ce phénomène :

Quand mon fils avait 2 mois et demi, j'ai fait une erreur de jeune maman : j'ai laissé quelques minutes mon fils endormi, sur le ventre, sur le canapé, le temps de changer le pansement de ma biopsie mammaire (c'est une autre histoire que je raconte ici). Et : il a du se réveiller sans que je l'entende, et il est tombé (pourtant il ne se retournait pas encore !). J'ai entendu le boum, il a hurlé, mon sang n'a fait qu'un tour : j'ai accouru, terrifée pour secourir mon bébé, le coeur en panique gonflé de honte et de culpabilité.

Bon là n'est pas le sujet.


J'essaye de mettre mon fils au sein pour le réconforter, tout en appelant mon mari, puis le 15 pour avoir un avis médical. Je tremblais de partout. Léonard ne pleurait plus, il essayait de téter mais RIEN. Aucun picottement à l'horizon, aucun signe du lait qui arrive. Nada. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, peut être une vingtaine de minutes, peut être un peu plus. Et enfin, le lait est revenu ! En fait, mon corps était plein d'adrénaline suite à la chute, et impossible pour l'ocytocine de jouer son rôle. Les récepteurs étaient tous bloqués par l'adrénaline !


Information bonus : à l'accouchement, on peut vivre la même chose, notamment au moment de prendre la route pour la maternité. Les contractions sont intenses, espacées de quelques minutes, et on arrive à la maternité : on stresse (par où il faut entrer, il faut expliquer la situation à la sage-femme, faire un monito, parfois un toucher vaginal - bon on peut refuser ça hein mais c'est une autre histoire). Hop l'adrénaline grimpe, les contractions s'espacent voir même parfois : elles s'arrêtent. A ce moment là, pas de panique : il faut juste retrouver ses marques, se recréer un cocon propice à la production d'ocytocine (calme, intimité, obscurité...) et hop, les contractions reprendront ! Le "piège" c'est d'être paniquée à l'idée que le travail s'arrête, ne pas savoir pourquoi, et rentrer dans la boucle : stress - adrénaline - inhibition de l'ocytocine. Voilà maintenant vous savez 😉

En savoir plus sur la production "autocrine"

L’importance du drainage du sein :

Au-delà de cette danse hormonale qui permet la production et l’éjection du lait, la lactation est aussi stimulée par le drainage du sein. Une cellule sécrétrice vide entraîne une production de lait pour se remplir, alors qu’une cellule qui reste pleine ne va pas venir stimuler la production de lait supplémentaire. Ainsi, une lactation optimale s’obtient en vidant efficacement et fréquemment les seins.

Conclusion : l'importance de l'allaitement à la demande !

On n’hésite pas à mettre bébé au sein souvent !

La quantité de lait produite dépend de la fréquence de la stimulation du mamelon (qui stimule la production d’ocytocine et de prolactine - production endocrine) et de l’efficacité du drainage du sein par le bébé (production autocrine).

Alors pour une lactation optimale : on pratique l’allaitement à la demande, sans attendre Xh entre les tétées !

2. D'où vient cette impression de "seins vides" vers 3 ou 4 mois ?

De nombreuses mères allaitantes observent un changement au niveau de leur poitrine vers les 3/4 mois de leur bébé. Les seins sont plus souples (fini les briques de lait, ou les "seins carrés"), voir même un peu mous, ils ont réduit en taille : bizarre bizarre ! En plus, ça arrive souvent lors de la reprise du travail (merci le congé maternité ridicule en France), et là patatras on se dit : c'est la fin, j'ai plus de lait.


En réalité, c'est tout à fait normal, et vous n'avez pas moins de lait ! Je vous explique tout !


Entre 3 et 6 mois, le taux de prolactine diminue puis se stabilise. La production lactée est donc d’autant plus stimulée par la vidange du sein, et un peu moins par une explosion hormonale. On peut avoir l’impression d’avoir “moins de lait”, une poitrine moins tendue, voire “vide”, alors que c’est juste un ajustement de la physiologie de l’allaitement. En gros, on a plus la cascade d'hormones qui mettaient nos seins au garde à vous en mode "quoiqu'il arrive on est prêêêêêêts ! ça déborde, c'est pas grave". C'est un peu comme si vers 3 ou 4 mois, nos seins avaient adopté une routine, qu'ils avaient compris que ça servait à rien de faire déborder la réserve, et qu'ils pouvaient se remplir quand les cellules sécrétrices se vidaient.


Alors certes, le stress lié à la reprise du travail peut induire une petite baisse de lactation, mais cette impression de seins vides, elle vient simplement de ce passage de production "endocrine" à une production "autocrine". En réalité c'est un abus de langage car la production est toujours stimulée à la fois par les hormones et la vidange du sein, mais on pourait dire qu'avant la baisse du taux de prolactine, la production est à 80% endocrine et 20% autocrine, et ça s'inverse ensuite, vers 3 ou 4 mois. Bref, vous aurez compris !

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